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Choix stratégiques et électoraux

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La question de la vie démocratique dans notre pays se pose à tous les niveaux et dépend d’une meilleure participation et implication des citoyens dans les choix à faire pour répondre à la satisfaction de leurs besoins.

On entend et plus particulièrement parmi les gens de gauche ou d'extrême gauche, cet appel au respect de la volonté populaire en tous lieux et à tous moments, la dénonciation de la trop grande pérennité de la délégation de pouvoir accordée entre deux consultations électorales, qui donne la possibilité aux vainqueurs de ces consultations d'en faire pendant cinq ou six ans à leur guise, y compris en ne respectant pas leurs promesses.

D'où cette proposition de consultation permanente et de révocation des élus qui ne respecteraient pas le mandat qui leur a été confié. Et si cela ne s'avère pas possible le recours à la mobilisation des populations concernées allant jusqu'à les conduire à des actions de refus et éventuellement d'obstruction.

Mais le résultat d'une telle vision est qu'il faut bien que cette opposition s'organise.

Hormis l'appel au référendum qui pose les questions provoquant chez l’électeur l’émergence de contradictions : entre l'intérêt général et son intérêt particulier ou celui de la catégorie sociale à laquelle il appartient, entre sa propre analyse et celles que donnent les médias qui peuvent favoriser des courants extrémistes ou populistes, comment peut-il choisir sans risque de se tromper ?

La contestation aboutit nécessairement à l'affaiblissement des élus, à la reconnaissance d'une certaine incapacité de leur part à leur fonction de réflexion, d'action et de gestion. Ce qui présente tout de même un risque car si ces élus sont issus de minorité il est un peu hasardeux de vouloir faire parler contre eux la majorité constituée d'opposants et d'abstentionnistes ou plus exactement de parler à leur place.

A cela s'ajoute l'instrumentalisation possible par toutes sortes de lobbies, issus des intérêts dominants sur le plan économique et médiatique ou encore résultant des aptitudes d'organisation sur le plan politique, associatif notamment, en concentrant des forces sur tel ou tel problème au risque de s'éloigner d'une vision plus large et plus globale.

Il est bien évident que c'est l'acceptation de tous ces travers de la vie démocratique qui permet aux classes possédantes de manœuvrer et d'imposer leur dictat,

Conscients que la démocratie, selon la célèbre formule, est le moins mauvais des systèmes d'organisation sociale, il faut compte tenu des transformations permanentes des forces productives et de l'inadéquation des rapports sociaux existants, régénérer et transformer notre pratique démocratique. C'est donc une réflexion tout aussi permanente sur la nature de nos actions, de nos positionnements qui s'impose à nous.

Est ce à dire comme le font certains que, dans cette optique les partis politiques, n'ont aucun rôle à jouer et seraient condamnés à être des relais instrumentalisés comme le sont d'évidence les partis socio-démocrates, chrétiens démocrates et au delà les partis se réclamant du nationalisme et du patriotisme (dont cependant il faut étudier sérieusement la nature et les objectifs) ?

Est ce à dire que ces partis peuvent ils être seulement considérés comme étant instrumentalisés ?

Bien sur que non, parce que si les dominants sur le plan économique ont besoin d'eux ils provoquent du même coup un regroupement de personnes qui ne les rejoignent pas dans cette optique, essentiellement d'ordre économique, et donc créent du coup les conditions de la négation de leur propre adhésion.

D'où le fait qu'il n'y a pas d'inutilité absolue à leur existence et que le débat démocratique s'impose avec eux plus que le rejet de tout dialogue. Pour cela point n'est besoin de se mettre autour d'une table, sauf en des circonstances précises lorsque l'action commune devient inévitable.

Le meilleur moyen étant, en dehors de ces circonstances, de dire ce que l'on pense et de formuler nos propositions devant la population qui pourra juger voire, autant que faire se peut, participer à notre travail de réflexion et d'élaboration.

Nous devons impérativement garder cette liberté d'être nous-mêmes tout en considérant comme nous l’avons indiqué par ailleurs que nos adversaires sont soumis aux réalités économiques sociales et politiques et surtout à l'analyse et aux constats que peuvent faire tous ceux qui leur apportent un appui militant ou électoral.

Deux cas de figure peuvent de présenter :

- soit nous avons une perspective de rapport de force qui nous ouvre des possibilités d'intervenir au plan des institutions et assemblées élus et y exercer un mandat permettant de soutenir et de défendre ce qui est de notre vocation : tout pas en avant vers une société plus juste. Et nous ne pouvons nous priver de toute alliance le permettant.

- soit nous sommes dans l'impossibilité de faire prévaloir notre utilité et devons concéder à d'autres le soin de nous représenter dans des compromis qui peuvent aboutir à la compromission, avec tout ce que cela comporte de négatif pour l'avenir eu égard à la réaction de notre électorat qui ne veut plus accorder leur confiance sans garanties. Et alors nous devons ne pas craindre de prendre seuls la parole.

Le système électoral actuel nous confronte en permanence à ce choix pour la simple raison que la plupart des scrutins sont à deux tours avec des risques d'élimination au premier tour dans un contexte général et actuel de fortes abstentions.

Dans un souci d'efficacité qui n'est pas dénué de sens politique il parait difficile de faire un choix, absolu et global, pour s'adapter à l'un ou l'autre de ces deux cas.

A noter que c'est ce que nous avons fait au plan national pour les élections municipales en contractant des alliances avec le PS, là ou nous avions des sortants ou, quand le rapport de force pouvait nous permettre, d'avoir des élus.

Par contre nous avons opté pour l'autonomie (Front de Gauche) dans des autres situations diverses. Plus rarement, me semble-t-il, pour des listes ou positions spécifiques au PCF.

N'en déplaise à nos amis ou adversaires, le combat politique ne peut se conduire en ignorant l'appui que constitue pour nous en tant que parti, de disposer d’élus. Car nous avons besoin de mettre en avant nos capacités à gérer, mais aussi et surtout pour la population, notamment la plus exposée au désastre social que nous connaissons, des réponses que seule notre présence et celle de nos élus peuvent assurer.

Parallèlement nous avons aussi besoin sur l'ensemble de nos territoires, de manifester notre présence et notre spécificité auprès de ceux qui à juste titre nous reprochent de nous diluer dans des alliances sans garanties programmatiques, ni sur les stratégies, ni sur les contenus.

Alors pour être concret et dans l'actualité il nous semble que nous devons mener un combat avec nos propositions tant nationales qu'au niveau départemental et communal, sachant que tout est lié et interdépendant.

Nous suggérons donc :

- d'une part une alliance la plus large possible sur des objectifs partagés partout ou nous pouvons espérer préserver nos positions ou en conquérir de nouvelles.

- d'autre part un rassemblement à notre initiative, partout ou nous rencontrons des difficultés et où nous devons avoir le souci avant tout de notre renforcement tant sur le plan idéologique qu'en tant que force représentative. Ce qui implique de mettre en avant nos propositions qui conditionneront tout soutien ultérieur à d'autres forces.

Ces attitudes, que l'on peut considérer adoptées dans une optique électoraliste, n'en sont pas moins intimement liées à la prise en compte de la nécessité de développer et d'orienter le mouvement social et de prendre appui sur lui. Simplement parce ce que dans le cadre d'une démocratie malmenées par des institutions inadaptées à elle il s'agit de préserver une organisation politique révolutionnaire capable de jouer pleinement son rôle en toutes circonstances.

Ce dont le peuple ne peut être privé

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Choix stratégiques et électoraux

le 04 November 2014

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