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Revisiter notre action syndicale et politique

Bien que je ne sois pas un inconditionnel des actions, méthodes et visions de certaines organisations se réclamant de la CGT, je reste convaincu que cette organisation syndicale demeure dans sa globalité un rempart conséquent dans la lutte pour l'émancipation des trava

illeurs salariés. Ce qui, soit dit en passant, n'est en rien contraire à celui de couches moyennes non salariées. Dans une organisation syndicale ce qui importe le plus, ce sont les hommes et les femmes qui la constituent et la conduisent et chacun sait, qu'ici ou là, ceux-ci peuvent avoir une conception différente sur le plan philosophique, politique qui évidemment les interpelle chacun dans leurs méthodes d'action.

La CGT n'y échappe pas et s'y confrontent des concepts de lutte différents qui vont de la collaboration de classe teintée d'une approche social démocrate aux oppositions les plus dogmatiques souvent d'origine anarchisante.

Depuis la scission politique ouvrière de 1920 qui a frappé la SFIO et donné naissance au Parti Communiste ce dernier, avec ses militants engagés syndicalement, a marqué cette organisation notamment en développant la radicalité qu'impose la lutte des classes en prenant en compte un rapport des forces qu'il faut sans cesse faire évoluer. Et cela sans exclure la nécessité du compromis !

On ne peut probablement comprendre le Front populaire sans cela mais la fermeté de la CGT dans les luttes sociales n'est pas née en 1920. Depuis la fin du 19ème siècle, en liaison sans doute avec les évolutions politiques du monde ouvrier, notamment à partir de la commune, s'affrontent au sein de cette organisation les concepts réformistes et révolutionnaires, voire anarchisants.

Bien que sous une autre forme ils existent encore, dans les conscients, si j'osais je dirai aussi dans les inconscients, pour être gentil avec certains. Comme les consciences se fondent sur la réalité ou en tous cas sont nécessairement rappelées à elle il n'y a pas trop à s'inquiéter de voir disparaître un courant qui prenne appui sur l'analyse marxiste. Car le marxisme est avant tout la prise en compte du réel et son analyse avec une méthode qui a fait ses preuves.

Ce la n'a rien à voir avec une prise en compte globale idéologique enfermée dans le dogme. Il n'empêche que la période de forte influence du Parti Communiste, fondée sur la pensée marxiste, a probablement conduit la CGT aux plus belles victoires sociales de ce pays d'autant qu'elle disposait d'un "relais" politique au parlement et parfois même au gouvernement (la présence des ministres communistes l'a bien démontré)

Il faudrait ne pas oublier cette complémentarité qui ne consistait pas seulement à faire, comme le disaient certains, de la CGT la courroie de transmission du PCF, mais l'inverse qui faisait du PCF, la courroie de transmission de la CGT. Le lien dialectique entre action syndicale et politique n'a jamais si bien fonctionné entre action sociale et action politique qui s'alimentaient l'une et l'autre.

Deux générations ont vécu cette sorte d'osmose imparfaite mais bien réelle : - pour l'une les périodes les plus difficiles (lutte contre le fascisme intérieur incarné par Pétain et extérieur par Hitler) avec des imperfections sans doute mais la perfection ne peut exister dans les combats de classe, - pour l'autre, la génération à laquelle j'appartiens, qui a pu assimiler la victoire de ses prédécesseurs, en bénéficier également, mais qui s'est vite trouvé dans une grande faiblesse provoquée par la renaissance d'une bourgeoisie pressée d'effacer l'héritage désastreux de ses traitrises ou inconséquences et du coup des acquis sociaux populaires qu'elle avait du concéder.

Notre démarche serait incomplète et n'expliquerait pas la faillite (je pèse mes mots) d'une troisième génération qui ne s'est pas livrée à un dépoussiérage nécessaire dans la pensée et les outils du combat de classe mais les a trop souvent littéralement oubliés, abandonnés, parfois même sacrifiés.

La chute du mur de Berlin et la "compromission" politique de 1981 n'expliquant pas tout. Certes cette troisième génération n'est pas seule coupable puisque prise dans les processus sociaux qui conduisent à l'oubli et qui ne sont d'ailleurs pas que traduction d'une perte de bataille idéologique mais ont à voir avec des phénomènes psychologiques et peut-être même biologiques dans la construction intellectuelle et morale de chacun de nous.

Il en résulte des mises en cause qui, d'une génération à l'autre conduisent à une sorte de négation absolue du passé que les efforts de mémoire ne peuvent réhabiliter, ni même expliquer. Et lorsqu'il s'agit d'un passé porteur de lumière, l'ombre va le couvrir presque impitoyablement.

Sinon comment expliquer, pour être concret, que le réformisme s'installe dans le monde syndical et le nationalisme en politique. A mon sens les conditions matérielles de vie dégradées qui jouent un rôle essentiel n'expliquent pas ces retours en arrière.

Mais la facture n'en sera pas moins douloureuse d'où la nécessité de mettre au premier plan un peu de théorisation pour sauver la quatrième génération qui n'est pas insensible à ces deux défauts qui minent le processus de désaliénation du travail.

Mais que sait-elle de tout cela cette génération qui voit ce double piège piloté par le réformisme politique d'un côté et le populisme de l'autre. Il n'est jamais trop tard pour bien faire, chers camarades..

.Nous somme un peu seuls, raison de plus de trouver des alliances, mais pas à n'importe quel prix !

 
 

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Revisiter notre action syndicale et politique

le 29 juin 2014

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