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De l'Ukraine aux Europes possibles

L'Ukraine peut paraître loin pour ceux qui ne voient que le bout de leur nez.

Cependant les évènements qui se déroulent dans ce pays d'Europe, (celle qui va de l'Atlantique à l'Oural, comme disait une certain De Gaulle) sont pleins d'enseignements à prendre en compte à la veille des élections européennes.

Lorsque l'on approche les quatre vingts ans l'avantage est de ne pas avoir à ouvrir des livres en permanence pour se faire une opinion. En tous cas, même si on les ouvre, on ne prend pas le risque de trop se faire couillonner !

Comme beaucoup d'entre nous j'ai considéré que l'Europe n'était pas une bonne chose pour les intérêts de la France. Outre qu'un certain suivisme me dictait cette position négative, le fédéralisme et même le confédéralisme dont on parlait déjà, me paraissaient des solutions contraignantes.

Hormis lorsqu'il s'agit de rassembler des entités ayant des analyses semblables bien établies et débouchant sur des objectifs communs, ces formes d'associations me paraissaient incertaines. Et quand bien même si les orientations variaient, il me semblait que l'appartenance à une même classe, à des catégories sociales diverses la constituant, pouvaient-être suffisantes pour dépasser les contradictions qu'elles portaient en elles.

J'entends bien : on ne peut comparer le regroupement d'organisations de catégories sociales et celles de nations. Il peut sembler plus facile de s'unir dans un combat contre l'adversaire de classe que de s'unir dans un combat pour la recherche d'un intérêt de national.

Si le fédéralisme et le confédéralisme avait toute sa valeur dans la défense des intérêts de salariés (syndicats) d'assurés sociaux (mutuelles) d'intérêts économiques et financiers (coopératives) il ne sont pas sans défaut. Mais comment peut-il en être autrement quand on sait que nécessairement toute association structurée et qui se veut efficace doit faire face à une certaine pratique démocratique, à des conflits d'intérêts de structures (et parfois de personnes) et à des pouvoirs mis en place soumis à la tentation autoritariste.

Leur survie - du fédéralisme et du confédéralisme - dépend pour une bonne part des statuts bien appropriés corrigeant les inégalités entre composantes avec une solidarité bien établie entre "faibles" et 'forts" une pratique démocratique solide d'autant plus nécessaire lorsqu'il s'agit de gérer des économies plutôt que des idées et les actions qui en découlent.

Cela s'avère donc bien plus compliqué quand il s'agit de nations ou tous les ingrédients de division existent au sein même de chacune d'elles : intérêts de classe divergents, développement économique inégal aux autres, langues, religions, traditions politiques et histoire toujours particulières, cultures différentes, etc.

Il est bien connu que les Etats Unis d'Amérique ont de ce point de vue eu quelques facilités n'ayant à surmonter que des communautarismes, des héritages coloniaux forgés sur l'extermination des peuples autochtones, que la langue dominante s'est rapidement imposée et que les politiques se sont inspirées naturellement de ce qui avaient suscité l'indépendance : en partie de la philosophie des lumières mais sans doute aussi de la tradition parlementaire anglaise.

Je dis cela en parfait autodidacte qui n'a pas tous les éléments pour disserter sur cette question. Je m'en excuse mais cela me parait l'essentiel

Car sans être grand clerc, on peut considérer que les choses sont bien d'une autre nature en Europe ou chaque état, chaque nation est issu d'évolutions et d'une histoire bien différente sur le plan économique, politique, linguistique, culturel sur un temps beaucoup plus long.

Il y a cependant, précisément à cause de cela, une certaine unité possible du fait de ce long passé qui remonte à la Grèce antique et depuis lequel se sont faits et défaits des Empires sur fond de cette lutte de classes qui a déterminé souvent leur naissance et leur disparition. Tout cela ne peut être considéré sans ce qui a présidé aux transformations et aux changements : le développement des forces productives découlant des progrès scientifiques et techniques.

Parce que nous vivons un temps qui subit ce bouleversement, parce que d'autres s'y adaptent et évoluent en n'en retenant que l'aspect économique, dans le cadre d'un système que nous considérons dépassé et mutilant pour l'être humain (tout en provoquant d'immenses transformations, y compris les plus destructrices pour la nature et certaines civilisations) nous ne pouvons accepter le repli sur nous.

Notre devoir est de lutter pour préparer une autre Europe, de trouver des formes qui nécessairement porteront peu à peu la gouvernance à un autre niveau. Mais pour que cela soit profitable à l'Humanité toute entière, nous ne pouvons cesser de mener le combat de classe que cela va impliquer et implique fortement déjà.

Sauf que ce combat doit-être mené à tous le niveaux y compris dans des structurations internationales, européennes et mondiales.

Si nous ne faisons pas cela nous périrons !

Pour cette raison nous devons combattre pied à pied ceux qui, d'extrême droite, d'extrême gauche ou des "centres", ont une vision que je qualifierai de passéiste et sont dans des oppositions secondaires entre eux !

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le 04 May 2014

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