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Le populisme : ques aco

Tout le monde se défend d’être populiste ou, à la rigueur, indique que ce n’est pas un défaut
Je ne vous cacherai pas que si je me rallie à l’opinion qu’expriment les couches populaires prises globalement et, sans trop de discernement et souventes fois conditionnées par les médias, je suis un farouche populiste.
Si au contraire je prends l’expression populaire (ou le ressenti) comme un élément d’analyse de ma réflexion, que je l’insère avec force critique dans la construction de mes propositions et qu’en retour je porte mes propositions au cœur du débat populaire, y compris à contre courant des idées dominantes, je ne suis pas populiste.
Mais les populistes, qui ont plus d’une corde à leur arc, vous diront évidemment que la réaction populaire, même la plus malsaine, est nécessairement le fruit d’une réalité indiscutable et ils vous ressortiront tout un arsenal idéologique et toutes les vieilleries les plus éculées, qu’il iront chercher dans la religion ou une quelconque pseudo science, pour l’étayer théoriquement
C‘est pour cela d’ailleurs que le populisme n’est pas l’apanage de l’extrême droite, et qu’il se retrouve au sein d’organisations politiques qui fondent leur discours sur de fausses réalités et les enveloppent d’une réponse à l’avantage de leur doctrine, soit en stigmatisant, soit à l’inverse en jouant les humanistes au nom des bontés divines ou des paternalismes qui ont généralement leur source dans notre culture judéo-chrétienne.
Autrement dit et pour ne prendre que le problème des populations immigrées qui fait couler plus d’encre qu’il n’en faut pour l’expliquer, soit on l’enrobe au final de tous les épiphénomènes qu’il génère (incivilité, délinquance ou tout simplement provocation identitaire de l’exclu), soit on pleurniche sur le sort de celui qui est différent, n’est injustement pas admis et on l’entoure d’actions charitables pour l’aider à une intégration morale et matérielle. *On sait ce que vaut la charité !
En aucun cas, on entreprend la seule démarche qui par delà sa culture, sa religion ou non, et surtout sa condition sociale, peut l’aider à comprendre, même s’il la subit, une exploitation en tant que catégorie sociale, d’une grande utilité globale au développement de la société qui l’accueille.
On le met ainsi au rang de ceux qui, dans le pays qui l’accueille, sont victimes d’un système marchand dominant, faisant de lui, homme comme les autres, un vendeur de force de travail que l’on dévalorise, dont on tire profit par mille artifices dont évidemment le salariat est le plus fréquent et moderne, parce qu’il a une apparence d’équité.
C’est tout simplement développer sa conscience de classe.
Si j’entre dans ce discours, vis-à-vis de l’immigré, je suis également dans le même discours qu’à l’égard de celui qui ne l’est pas. J’efface la contradiction que l’on tente de faire naître entre eux. Tâche plus difficile qu’on ne le croit.
Mais c’est là, la seule chose qui me permet de dire je ne suis pas populiste.
Mais alors les autres ceux qui ne tiennent pas ce discours que sont-ils ? Poser la question c’est y répondre ! Même si les nuances existent !
Il n’est dans ces conditions pas étonnant que le populisme progresse ou se maintienne sous des formes insoupçonnées y compris parmi ses prétendus adversaires.

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le 21 avril 2014

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