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la politique par le bas

A la suite d'expériences personnelles mais également de l'observation plus générale de la vie politique, tant locale que nationale, cette élection municipale conduit à mieux comprendre comment notre pays s'enfonce dans une certaine médiocrité de prospective politique alors que s'y trouvent remplies les conditions de grandes politiques pour préparer l'avenir.

Sachant bien entendu que la politique traduit essentiellement des affrontements d'intérêts économiques de classe et de catégories sociales, il n'en demeure pas moins que les femmes ou les hommes politiques dignes de ce qualificatif ont une double préoccupation à avoir : écouter ce que souhaitent obtenir les électeurs qu'ils sont censés représenter, mais aussi élever le niveau de leurs exigences.

Dans une récente discussion avec un électeur d'extrême droite, celui-ci me disait que les communistes ne comprennent rien et s'enfoncent dans un certain échec ou au mieux stagnent dans leur influence parce qu'ils n'écoutent pas. Prenant l'exemple des municipales, il m'indiquait que finalement les gens sont préoccupés essentiellement par la propreté de la ville, les phénomènes liés à l'immigration.

De là à en conclure qu'il n'était pas nécessaire d'afficher de grandes ambitions auxquelles selon lui ne pensent même pas la plupart des électeurs. D'où cette propension, hélas partagée par d'autres, à s'en tenir à ces préoccupations et à ne pas s'éterniser sur des questions comme l'emploi, le logement, la santé, l'éducation qui ne seraient pas de la compétence des municipalités.

Cela venant de ce courant politique ne m'étonne évidemment pas. On peut toujours brandir des drapeaux tricolores, appeler à la préférence nationale, au mieux se targuer de laïcité, cela ne coute pas cher et peut évidemment (les résultats sont la pour le prouver) rapporter beaucoup de voix. En omettant cependant qu'ils sont mécontents de leur situation d'ensemble et que c'est bien cela qui les conduit à marquer leur mécontentement.

Et ces électeurs vont ainsi payer très cher le fruit non pas seulement de leur manque d'exigence mais du fait de ne pas avoir suffisamment élevé leur conscience des besoins réels qu'ils ont. Et c'est précisément là qu'hommes et femmes politiques doivent jouer un rôle et mettre en évidence des convictions des propositions qu'il faut faire partager.

Evidemment ce qui sont installés dans le conservatisme ne vont pas avancer grand chose et il leur sera plus confortable de rester sur les besoins les plus insignifiants (qu'il faut évidemment se garder d'ignorer) et ne pas se hasarder à des exigences qui vont nécessiter une grande volonté politique, des efforts de persuasion et de mobilisation.

Ce qui fait la force de l'extrême droite résulte précisément du fait qu'elle réussit à se construire une influence sur ces attitudes de médiocres exigences basée sur les apparences, parfois même une pauvreté intellectuelle de militants qui sont soumis des interprétations, falsificatrices et tronquées, des fondements des sciences sociales en général par des dirigeants aguerris et cultivant le révisionnisme.

Mais l'extrême droite n'est pas elle seule adepte d'un pratique politique qui tire vers le bas et qui donc répond finalement au intérêts de classes dominantes. Examinez de près ce qui se passe pour les élections municipales à venir : toutes les candidatures témoignent du peu d'ambition des familles politiques qui les soutiennent ou se dissimulent derrière elles. De gauche et de droite, du moins pour celle qui affichent déjà leurs objectifs, rien qui fasse appel à des réalisations conséquentes capable d'amorcer un redressement de la cité.

C'est bien pour cela que nous avons préféré, n'ayant pas la possibilité de mener un combat électoral seuls en tant que communistes locaux, de prendre nos distances avec ce manque général d'ambition pour notre ville qui ne fait d'ailleurs que refléter un manque d'ambition généralisé en France.

Il va de soi qu'une ambition nécessite de conquérir des moyens et qu'il doit donc y avoir dans une politique ce double aspect : des objectifs élevés et un combat pour les moyens nécessaires. Et il serait irresponsable de ne pas prendre part à un combat que nous aurions aimé mener dans l'Union avec un degré de propositions dignes des besoins et des possibilités de les conquérir par une population dont nous sommes parti intégrante.

Cela dit ce faisant nous entendons préparer avec nos contributions politiques un rapport des forces plus favorables en appelant notamment la population à nous rejoindre dans cette démarche !

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Par Jacques Laupies, le 15 February 2014

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